Le destin devait frapper Bruxelles et la Belgique ce 22 mars alors que nous avions rendez-vous à Waremme pour une belle journée en Hesbaye. Sans concertation aucune, nous avons vécu cette journée « comme prévu », avec au fond du cœur une pensée permanente vers les victimes des attentats. Vers 13h. un message de solidarité venu de notre Consul honoraire en Corse, Joëlle Scaglia, nous a rappelé les liens au monde et les projets d’avenir.
Matinée studieuse à la Coopérative Biogaz du Haut-Geer sous la férule de Gaëtan de Seny, dont le papa avait été fier de nous proposer la visite. Certes, ce n’est plus tout à fait une expérience. Cela devient même une réussite de l’économie circulaire.
La région est agricole et la coopérative utilise les matières organiques (35.000T/an) provenant des industries agro-alimentaires, de l’agriculture et des habitants de la commune pour produire du biogaz. Une énergie qui pourrait avoir de multiples utilisations. La législation actuelle ne permet que l‘utilisation en co-génération (électricité et chaleur).
L’électricité alimente directement l’usine de produits surgelés voisine.
La chaleur est utilisée sur place dans un séchoir pour la fabrication de briquettes de bois conditionnées par un atelier protégé. Les briquettes se vendent surtout quand il fait froid et l’entreprise est à la recherche d’une utilisation du séchoir en été.
Le digestat (ce qui reste du processus de biométhanisation) est techniquement un engrais organique. La législation le considère comme un déchet. Dès lors, il ne peut concurrencer l’engrais de synthèse ce qui handicape la rentabilité de l’entreprise…
L’équilibre financier de la coopérative est atteint cette année grâce aux « certificats verts », ce coup de pouce payé par la collectivité mais dont la coopérative espère se passer le plus vite possible.
Les actionnaires de cette coopérative sont des entreprises, des particuliers, la commune de Geer et 32 agriculteurs. Chapeau (de paille) à cette entreprise locale qui résout les problèmes de gestion des déchets organiques, produit de l’énergie verte, améliore la rentabilité des exploitations agricoles, fournit de l’emploi local et fait réfléchir d’anciens législateurs…
Excellent déjeuner au restaurant « Al Molino d’Oro » au cœur du Parc Naturel Burdinale-Mehaigne, dans la Maison de la Mehaigne et de l’Environnement Rural (asbl) à Braives-Latinne. L’ancienne Cour de Justice et moulin d’Hosdent est un centre d’hébergement touristique accueillant pour les collectivités (51 lits !) et idéal pour les classes vertes mais aussi pour des stages de langue française destinés aux néerlandophones. En 2014, il y a eu 5.300 nuitées et 16.600 visiteurs sont venus en 2015. Le centre est accessible par le bus TEC 127a et – heureux cyclistes – près d’un Ravel.
Proche d’une réserve naturelle pleine de grenouilles, de saules têtards. Le concept plus global de « Village du Saule » prend forme et peut s’appuyer sur la mode de l’architecture végétale et le renouveau de la vannerie. Le renouvellement d’une reconnaissance de la Commission européenne est espéré, attendu…
C’est là que notre collègue Pierre Hazette nous a tressé une de ces histoires… À qui croyait connaitre Jules César, il propose une lecture hesbignonne de la guerre des Gaules. Ambiorix, roi des Eburons (Hesbignons) au nord de la Gaule Belgique résiste violemment aux Romains. Les tribus nouent et dénouent des alliances. César, reconnait certes le courage d’Ambiorix mais massacre les Hesbignons, au point de rayer les Eburons de la carte et de faire de leur terre un désert. Pourquoi cet acharnement ? Pur souci de vengeance ? Pierre Hazette ne croit pas aux hypothèses politiques ou militaires. Non, les Eburons – qui étaient des mercenaires – sont payés en pièces d’or qu’ils ramènent facilement chez eux. C’est un trésor qui intéresse beaucoup Jules César !
Pour en savoir plus, il vous reste à lire un des romans de notre collègue : « Haïr César ? »
Ensuite, c’est un petit tour en car en direction d’Hannut où on peut dire que les anciens parlementaires francophones ont été mis en boîte !
Yvette Dardenne nous a reçus chez elle à Grand-Hallet. Chez elle ? Au musée de la boîte en fer blanc lithographiée. Près de cinquante mille boîtes. La plus grande collection au monde !
Un coup de foudre sur une première boîte de chocolat Côte d’Or, puis quelques brocantes, des cadeaux d’amis. La collectionneuse est née, a travaillé pour connaitre les secrets de fabrication de ces boîtes lithographiées, leurs usages, leur histoire. Elle est devenue ainsi conservatrice de son musée. Consultée dans le monde entier, elle est capable de vous montrer des boîtes sur n’importe quel thème et participe à de nombreuses expositions.
Fin d’une belle journée et retour à une autre réalité.
Françoise Carton de Wiart