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PIERRE KROLL : UNE TRES SYMPATHIQUE RENCONTRE – Mardi 8 novembre 2022

Ah ! Pierre Kroll. Quel bel invité. Plus de 30 de nos membres étaient rassemblés au Parlement de la Communauté française pour entendre et pour rencontrer le créateur ou le cartooniste – si on aime les néologismes ! – qui parle et dessine si bien les enjeux de notre société et les aléas de la politique belge. C’était aussi l’occasion d’obtenir en avant-première son dernier livre « Un Russe et un virus sont dans un bateau » ; en fait deux virus hélas … Poutine compris !

Notre présidente a d’abord remercié Pierre de nous avoir rejoints et d’avoir accepté notre invitation. Nous avons eu une vraie chance de rencontrer le dessinateur, mais aussi l’acteur  vu qu’il se produit de plus en plus en scène : « Vous avez ce que l’on peut appeler une carrière bien remplie qui est loin d’être terminée car depuis 2015 vous faites de la scène, encouragé par votre ami Bruno Coppens ».

Pendant une heure et demi vous plongez le public dans l’humour de la presse et vous ne craignez pas d’aborder tous les sujets, même ceux qui fâchent. C’est en 1984 que vous vendez vos premiers dessins à des journaux et des revues comme Le Vif, La Cité, La Wallonie, Le Soir Illustré, Le Peuple, etc… Et depuis 2002 vous êtes le dessinateur attitré du Soir. Vous menez aussi une carrière à la télévision. Depuis 1995 vous publiez chaque année au moins un album reprenant vos dessins, plus les inédits et les … refusés ! ».

Après cette présentation de l’artiste, Pierre Kroll (son vrai nom a-t-il insisté !) a présenté sa démarche et souligné combien le dessin de presse a été bousculé depuis l’attentat à Charly Hebdo. Il s’agit à la fois de faire sourire et d’exprimer une idée (un travail de journaliste) par un simple dessin qui très souvent est bien reçu mais parfois est critiqué voire attaqué par quelques personnes choquées par l’expression même de cette liberté de trait.

Suivront plusieurs projections de dessins réalisés par l’artiste : un vrai plaisir, un florilège.

Il souligne combien les lecteurs belges et particulièrement les responsables politiques sont ses premiers lecteurs. Tout cela pour un créateur né au Congo tout en étant un vrai Liégeois qui, formé en Environnement, travailla dans les années 80 au service Urbanisme de la ville de Liège. Et ainsi, cette anecdote qui en dit long : revenu enfant du Congo, il voit à Liège le « grand Saint-Nicolas », l’homme blanc lui fait peur et il se réfugie chez le Père Fouettard, homme noir, tel qu’il en a vu beaucoup plus que de blancs dans son Congo natal ! De quelle culture, de quel pays est-on vraiment ?…

Il nous projette quelques caricatures très osées du 18e siècle, particulièrement d’Henri Daumier, avec de vraies moqueries dures du roi français de l’époque et souligne à ce propos « royal » que La Poste belge lui a demandé un timbre à l’effigie d’Albert II. Celui-ci fut refusé, même si le roi lui-même l’appréciait. Les dessins des 18e et 19e étaient bien plus « vaches » et osés ! Il souligne aussi que certains personnages sont plus faciles à caricaturer et aime à souligner l’épaisseur d’un Louis Michel ou L’Elio des Rupos,… Plus facile à caricaturer qu’un Alexander De Croo ou un Macron,…

Il faut toujours penser au rôle pédagogique du dessin. Montrer par exemple que le roi est « l’outil des Premiers ministres ». Le dessin peut aussi être dangereux. On peut en mourir : « Je les connaissais tous les amis de Charly Hebdo. Cela fait réfléchir cette histoire du prophète… Il faut faire attention car de mauvaises volontés détournent et utilisent des dessins, ou une partie de planches, en dehors de la volonté de départ et en détournent ainsi intentionnellement le sens ».

Évidemment la rencontre s’est terminée autour d’un repas comme le font les vrais amis !

Henri Simons