Valmy Féaux. Un parcours politique. Une vie.
Le berceau familial de Valmy Féaux se situe dans le Brabant wallon, à Court St Etienne. Comme tant d’autres de son village et de sa famille, Son père travaille à l’usine sidérurgique Emile Henricot.
La trajectoire de Valmy le destinait à y travailler aussi et, pour son père, l’ambition était d’ occuper un emploi dans le « grand bureau » et non comme ouvrier. Il est élevé, non pas à Court mais à Nil-Saint-Vincent. Sa mère est gérante d’un magasin de l’Union des Coopérateurs de Charleroi. Elle est pratiquante, alors que son père ne l’est pas. L’enfant est baptisé du prénom « Alexis », le curé n’acceptant pas le prénom « Valmy ». Suite à un litige avec le bourgmestre sur la nomination d’un instituteur à l’école communale, des parents d’élèves créent une « école libre laïque agréée ». Il a un instituteur unique pour les six années primaires dans une classe de quinze garçons. L’instituteur adopte des méthodes nouvelles, ouvertes basées sur, notamment, l’éducation physique autant que sur l’émulation intellectuelle . Il a pour objectif d’obtenir de meilleurs résultats que l’école communale et y parvient!
Valmy s’intéresse tôt à la politique. Il rencontre des élus au magasin et dans la cuisine de ses parents, témoins privilégiés de débats politiques de l’époque. Il suit les cours d’éducation politique de l’école ouvrière supérieure, notamment avec Ernest Mandel et s’engage aux « Cleo ». D’abord tenté par des études d’assistant social, il s’inscrit en sociologie à l’U.L.B. et travaille pendant les vacances pour payer ses études, au « Dolimarts » à Bohan s/ Semois, un home de vacances socialiste.
A l’U.L.B., Valmy est marqué par le Professeur Henri Janne ( Ministre de l’Education Nationale dans les années 60). Sa leçon inaugurale donne le ton « L’accès des enfants d’ouvriers à l’éducation supérieure ». En licence, Valmy se trouve être le seul étudiant. Certes, il partage des cours avec des étudiants d’autres disciplines mais, pour certains, il est seul. Par exemple, celui de Georges Goriély, qui expose la pensée de Georges Sorel pendant une année! (NDLR, l’auteur de ce compte rendu y a eu droit aussi!). Il suit, seul, le cours d’histoire des religions donné par un professeur passionné par Isis et Osiris!
Valmy Féaux commence au terme de ses études à travaillerl’Institut de Sociologie avec Arthur Doucy. Il publie son premier livre : « Cinq semaines de luttes sociales. Les grèves de 1960-1961 ». Il s’engage dans l’éducation populaire dans le cadre de « Peuple et culture » de Joffre Dumazedier.
Mai 1968 marque un tournant dans sa vie. Il devient chargé de mission avec rang de chef de cabinet adjoint pour la Culture du vice-premier ministre Merlot. Après le décès de Merlot, il reste avec le nouveau vice premier ministre André Cools. La culture n’est pas alors une priorité. Féaux est le « socio-culturel » du cabinet. Son ordre de mission : « Fais pour le mieux. S’il y a un problème, va voir le chef de cab ».
Il devient ensuite chef de cabinet de Pierre Falise, ministre de la culture dans le gouvernement Leburton en 1973, toujours passionné par l’Éducation Populaire. Fort déçu de l’issue du débat sur le statut des enfants de militaires, Valmy appréciera les qualités humaines de Pierre Falise.
Lorsque Pierre Falise est nommé gouverneur, Valmy Féaux le remplace comme sénateur provincial. Débute alors une longue et fructueuse carrière politique..
L’exposé de Valmy Feaux s’arrête alors, sans évoquer les problèmes politiques qu’il aborde par la suite dans sa vie politique. Il faudra attendre une prochaine conférence …
Le Président remercie Valmy Féaux. Il retient, pour notre assemblée, non sans humour, que Valmy, dans sa vie professionnelle, n’a pas voulu être un « suppôt du capitalisme », que le parti socialiste » a besoin d’intellectuels « , que Valmy est un familier d’Isis et Osiris et qu’il ne convient pas de l’appeler Alexis!..
Raymonde Dury