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Une semaine en terre canadienne et francophone

Une semaine en terre canadienne et francophone

Du 14 au 23 septembre, une délégation de l’AAPF composée d’une vingtaine de ses membres s’est rendue en terre canadienne, et plus particulièrement dans la « Belle Province » francophone du Québec.
Jean-Maurice Dehousse – qui en son temps avait noué les premiers contacts avec nos amis québécois, et notamment avec René Lévesque – était du voyage.

Le but du séjour était de découvrir cet immense pays, mais aussi de relancer nos relations avec nos homologues québécois.
Au programme donc, une rencontre avec le Président de l’Assemblée nationale du Québec et le président de l’association des anciens parlementaires québécois. En complément et pour nous éclairer au mieux, un échange de vues avec notre délégué de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

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A notre arrivée nous serons accueillis par notre guide– très érudit, mais parfois un peu rigide – et notre chauffeur – très professionnel et toujours disponible – pour une semaine de découvertes.

Le premier choc sera la visite des chutes du Niagara. Un spectacle splendide, somptueux, « écœurant » (expression québécoise). Un ensemble de trois chutes d’eau d’un débit de 2400/m³, situées sur la rivière Niagara qui relie le lac Erié au lac Ontario dans l’est de l’Amérique du Nord, à la frontière entre le Canada et les Etats-Unis.

Nous nous rendrons ensuite à Niagara-on-the-Lake, très jolie petite ville à l’architecture du XIXème siècle. Nous pourrons déambuler dans les rues très fleuries et y magasiner avec plaisir.
Vint ensuite la visite du vignoble « Château des Charmes » fondé en 1978 par un viticulteur français Paul Bosc. Il a planté ses propres vignobles dans la région du Niagara. Les sols glaciaires, les journées chaudes suivies de nuits fraîches et la campagne verdoyante lui rappelaient la Bourgogne. Il a produit plus de trente millésimes et est adepte de pratiques viticoles soucieuses de l’environnement. Une petite dégustation permettra à la délégation d’apprécier le savoir-faire d’une équipe très professionnelle.

Il sera déjà temps de reprendre la route vers Toronto, la plus grande ville du Canada. Le tour de ville se fera malheureusement en car, la pluie s’étant invitée. Ville de 3 millions d’habitants et s’y on y ajoute son agglomération, le chiffre monte à 6 millions. C’est le plus grand centre économique, industriel et culturel, du Canada mais la ville est aussi l’une des plus importantes places financières du monde. Son architecture de gratte-ciel et sa tour CN, la 3ème tour la plus haute du monde, en font une ville résolument très moderne, mais sans style architectural prédominant.

Le jour suivant, nous nous dirigerons vers la région des Mille Iles où une balade en bateau permettra de prendre la dimension de ces étendues.

Notre périple nous emmènera à Ottawa, capitale fédérale du Canada, situé en Ontario, siège de nombreuses institutions canadiennes, dont le Parlement que nous aurons la chance de visiter grâce à notre collègue Jean Bock qui souhaitait y rencontrer son ami Pierre-Claude Nolin, Vice-président honoraire du Parlement fédéral. Ce dernier mit tout en œuvre pour organiser cette visite impromptue et oh combien intéressante. Mme Charron nous y accueillera, accompagnée d’un collaborateur qui nous guidera dans cette institution et nous éclairera sur le fonctionnement du Parlement, mais aussi sur ses origines et sur son architecture.
Nous nous arrêterons plus longuement au Sénat et nous nous ferons expliquer le rôle de cette « Haute Chambre ». Ainsi le président est nommé par le Gouverneur général sur la recommandation du 1er Ministre. Le Sénat compte 105 Sénateurs tous nommés également par le Gouverneur général sur recommandation du 1er Ministre. On y retrouve des autochtones, des gens d’affaires, fermiers, journalistes, avocats, chirurgiens et professeurs ; les femmes représentent 40% du total des membres. Grâce à cette diversité, ils peuvent examiner de façon critique une grande variété de questions législatives. Les deux langues officielles y sont parlées, sans que cela ne pose le moindre problème.
La visite de la Chambre des Communes ne fut pas possible, celle-ci siégeant ce jour là. De plus, une certaine effervescence due à la visite le lendemain du président ukrainien était bien présente et les préparatifs allaient bon train.
Nous découvrirons cependant la magnifique bibliothèque et sa salle de lecture pour les parlementaires. Dans un décor qui rappelle une autre époque, la bibliothèque du Parlement est dotée d’outils électroniques de pointe et de 17 km linéaires de documents, livres, périodiques et cédéroms. Dans le centre de la pièce tout en bois noble, se dresse la statue de marbre blanc de la Reine Victoria. Rappelons que c’est elle qui, en 1857, choisit d’établir la capitale et le siège du Parlement à Ottawa.
Cette visite, qui fut une petite entorse au programme préétabli fut appréciée à sa juste valeur par la délégation.

Le tour de la ville nous fit découvrir un riche patrimoine culturel et historique mis en valeur par ses nombreuses institutions, ses parcs, ses voies navigables et son architecture ancienne, mais aussi l’architecture, tout en rondeur, du très moderne « Musée canadien de l’histoire », situé à Gatineau (anciennement Hull) en terre québécoise.

Ce sera ensuite l’arrivée à Montréal. Cosmopolite mais accueillante, raffinée mais sympathique, Montréal est une ville de contrastes. Tout s’y mélange, les cultures, les langues et les saveurs. L’exubérance de certains quartiers et la sérénité du Mont Royal, en passant par le fourmillement des artères commerciales, sans oublier les 34 km de galeries souterraines et ses 4000 commerces qui en font une ville sous la ville. Belle découverte que cette métropole du Québec, même si le temps nous a manqué pour y apprécier toutes ses facettes.

Le 5ème jour, autre grand moment de notre voyage, notre arrivée à Québec et nos rencontres officielles.
Tout d’abord nous serons reçus par le président de l’Assemblée nationale, Mr Jacques Chagnon, à l’hôtel du Parlement, édifice qui abrite l’Assemblée nationale du Québec depuis plus de 125 ans.
Au cours d’un repas très convivial, Mr Chagnon nous parlera avec passion de son rôle de président, ainsi que de celui des 125 parlementaires élus. Nous parcourrons avec ravissement les galeries et ses objets patrimoniaux et serons séduits par la beauté des lieux et la riche collection de tableaux.
Notre délégué Wallonie-Bruxelles, M. Daniel Sotiaux, nous recevra ensuite au siège de la Délégation. A la façade, flotte fièrement notre coq wallon.
M. Sotiaux nous entretiendra de son rôle et de sa fonction dans le cadre des accords entre le Gouvernement du Québec et les Exécutifs de la Région wallonne (1980) et de la Communauté française (1982). Les activités de la Délégation sont particulièrement axées sur les relations avec les entreprises en vue d’une plus grande coopération économique, ainsi qu’avec les institutions culturelles et sociales, favorisant l’organisation d’expositions, de spectacles, de colloques, sans oublier les échanges scientifiques et technologiques. Une présence de notre Fédération Wallonie-Bruxelles qui maintient le rôle de la francophonie et les valeurs qu’elle véhicule dans le monde.
La parole sera donnée à M. Eric Montigny, politologue et spécialiste des institutions parlementaires (Université Laval). Il nous livrera un brillant exposé reprenant l’histoire du nationalisme canadien et surtout du nationalisme québécois, et mettra l’accent sur l’échec du projet indépendantiste et de l’essoufflement de la souveraineté du Québec. Il nous rappellera aussi les défis à relever par le Québec, notamment, le vieillissement de sa population et sa dette très élevée. Il nous entretiendra également de l’importance du clergé surtout jusque dans les années 60.
M. Michel Letourneau, Président de l’Amicale des anciens parlementaires du Québec nous rappellera que celle-ci fête ses 20 ans d’existence. Il nous incitera à une plus grande collaboration entre nos deux associations. Message entendu par la délégation qui souhaite renouer des liens avec des parlementaires francophones au-delà de ses frontières.
Un tout grand merci à Daniel Sotiaux pour cette invitation et pour la qualité des personnes rencontrées. Ce petit passage en terre « wallonne et bruxelloise » restera un excellent souvenir pour tous les participants.

Notre voyage se poursuivra le lendemain à Charlevoix – Tadoussac – Chicoutimi où nous aurons la chance à Tadoussac de partir en bateau sur le St-Laurent à la découverte des baleines, bélougas, rorquals et autres monstres marins pour notre plus grand enchantement.
Chemin faisant nous nous arrêterons pour admirer le majestueux fjord du Saguenay et son musée passionnément captivant.
A Charlevoix, notre collègue Willy Taminiaux nous fera faire un petit détour pour rencontrer un des ses anciens élèves, Pascal Miche, qui s’est installé dans cette belle région et y a eu l’audace, le courage et la témérité de se lancer dans la fabrication de vin de tomates. La cuvée, intitulée « Omerto », est élaborée selon la technique de vinification à partir de tomates ancestrales du terroir. Pascal Miche a bravé toutes les difficultés administratives (convaincre que la tomate est un fruit et pas un légume, par exemple) et a réussi une véritable gageure. Nous fûmes heureux de rencontrer un de nos concitoyens qui a réalisé son rêve et a su s’imposer en terre étrangère avec un succès certain. Bravo à Pascal Miche et à son épouse et tous nos remerciements à eux de nous avoir reçu avec chaleur et amitié.

Notre voyage allait se terminer par un retour à Québec pour en apprécier sa légendaire beauté, son célèbre Château Frontenac, sa vieille ville, son port et son accent souvent imité, mais jamais égalé.

Les chutes de Montmorency – impressionnantes – sur le chemin du retour seront le dernier souvenir de ce pays immense et accueillant.

Un grand merci à tous les participants, qui ont vécu, nous l’espérons, une semaine riche en découvertes et en convivialité.

Anne André-Léonard