Le 4 octobre 2015, une délégation d’une vingtaine de participants embarquait sur un vol de la SN Airlines pour un court déplacement vers TOULOUSE, chef-lieu de la région Midi-Pyrénées et ALBI, chef-lieu du département du Tarn.
Notre avion atterrit à Blagnac, à quelques kilomètres du centre de Toulouse, agglomération d’environ un million d’habitants dont près de la moitié réside dans la ville.
Le but de ce voyage était de découvrir la ville rose, son patrimoine ainsi que sa zone industrielle et notamment l’entreprise Airbus. Nous y sommes accueillis par Monsieur Jean-Louis Courtois de Viçose, consul honoraire et par David Thonon, conseiller économique de l’AWEX.
Nous commençons notre première journée de visites par le dépôt d’une gerbe à la mémoire des quarante mille réfugiés belges accueillis par Toulouse en 1940.
Une plaque commémorative, située dans un local de la Banque Courtois, y a été placée en remerciement pour l’action menée par Louis Courtois, grand-père du consul honoraire actuel.
La balade pédestre nous dirige à travers la ville. Le rose est présent partout : il est dû à la couleur du matériau de construction traditionnel local, à savoir la brique de terre cuite d’où le nom de « ville rose » donné à Toulouse.
Ce qui nous frappe lors de notre promenade, c’est la jeunesse de la population.
Pas moins d’un quart de la population est constituée d’étudiants qui fréquentent les nombreuses écoles et notamment l’université créée en 1229.
Nous approchons de la basilique Saint-Sernin, sanctuaire bâti pour abriter les reliques de saint Saturnin, premier évêque de Toulouse, martyrisé en 250.C’est durant les 11e et 12e siècles que ce monument a pris sa structure actuelle qui en fait la plus grande église de style roman de France.
La nef est longue de 115 m. Elle est composée de 5 vaisseaux dont le principal est large de 8 mètres. La hauteur de la voûte en plein cintre est de 21m.Le choeur a subi des transformations en fonction des modifications apportées au clocher octogonal haut de 67 mètres et notamment l’installation de la flèche de style gothique fin du 15e siècle.
Cette basilique est aussi caractérisée par ses grandes orgues réputées dans le monde entier.
Notre visite nous permet également de rencontrer des pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, dont la visite de la basilique en est une étape.
Nous continuons jusque la Garonne où nous découvrons voir le très beau Pont neuf avec ses « dégueuloirs », prévus pour les périodes de crue du fleuve.
Nous consacrons l’après-midi à une visite de la cité de l’espace, parc scientifique orienté vers l’espace et la conquête spatiale, inauguré ne 1997 à l’initiative de la ville de Toulouse. A côté de salles d’expositions souvent interactives ou de salles de spectacles, on y découvre la réplique grandeur nature de la fusée Ariane haute de 53 m et du vaisseau Soyouz.
Nous pénétrons aussi dans la station permanente MIR équipée à l’identique, ce qui permet de mieux appréhender ce que devait être la vie de plusieurs cosmonautes pendant des durées plus ou moins longues dans cet espace réduit.
Ce parc de 4 ha est fréquenté par environ 300 000 visiteurs par an.
Nous terminons cette journée par une réception à la préfecture où le préfet de la région, Monsieur Pascal MAILHOS, nous présente les grands traits de la Midi -Pyrénées et évoque surtout l’avenir avec la fusion de sa région avec le Languedoc-Roussillon qui sera effective le 1er janvier 2016. Les discussions entre nos membres et les hôtes portent surtout sur notre expérience en matière de régionalisation.
Nous entamons notre deuxième journée par la maison de la violette. Il faut savoir que Toulouse a été reconnue au 19e siècle comme « la cité des violettes » en raison du grand développement de la culture de cette fleur dans la ville.
Nous y sommes reçus – oh, surprise, la maison est, en réalité, une péniche,- par Madame Hélène Vié qui a créé, en 1993, « le jardin d’Elen », premier atelier dédié uniquement à la création et à la promotion des savoir-faire autour de la violette :
senteurs, encens, bougies, broderies, confitures, thés, infusions, miel, moutarde.
Tous ces produits sont exposés et disponibles sur la péniche ouverte depuis 2000.
Hélène Vié nous fait l’historique de la culture, des difficultés rencontrées, des recherches scientifiques et de la commercialisation des différentes créations.
S’en suit une dégustation très agréable en compagnie de plusieurs femmes, cheffes d’entreprise surtout dans le secteur des services.
Toulouse, capitale européenne de l’industrie aéronautique et spatiale, est le siège social d’Airbus ce qui nous amène à visiter la chaîne d’assemblage du nouveau gros porteur européen, l’Airbus A380.
Le hangar où il est assemblé est immense, 15ha soit une trentaine de terrains de football. Les divers éléments sont construits dans les pays qui participent au programme et acheminés par rail, route ou voie d’eau jusqu’à Toulouse. Le délai de livraison est de 9 mois et deux appareils sortent chaque mois des chaînes de montage. L’usine a un accès direct avec l’aéroport de Blagnac où l’avion pourra effectuer son premier vol. Il sera ensuite parachevé à Hambourg en Allemagne.
Ce qui est frappant dans ce hall d’assemblage, c’est l’absence de bruit comme si personne n’y travaillait. Rappelons que la Belgique contribue à la réalisation de cet appareil en fabriquant les bords d’attaque des ailes.
Nous terminons cette journée par une visite de l’Académie des Jeux floraux, fondée
en 1323 par sept troubadours pour maintenir le lyrisme courtois.
Société littéraire d’abord, sans doute la plus ancienne du monde occidental, elle devint Académie en 1694 avec des statuts édictés par Louis XIV.
Chaque année, elle remet des « fleurs » aux lauréats des différents concours. Les oeuvres sont présentées en français ou en occitan.
C’est dans l’hôtel d’Assézat, magnifique palais, siège de l’académie que nous sommes accueillis par quelques « mainteneurs », nom donné à ces académiciens.
Monsieur Jean-Claude MAESTRE, recteur d’académie et mainteneur, évoque la question de la fusion des régions, l’Europe, la compétence territoriale, matière restée nationale et les épiphénomènes actuels que sont les problèmes économiques et la volonté d’indépendance affirmée de plus en plus comme en Ecosse et en Catalogne.
Notre président, Michel FORET, dans un exposé bien structuré, trace les grandes lignes de la transformation de la Belgique en un état fédéral en rappelant les six étapes actuelles du processus et en mettant en évidence le caractère exceptionnel de la démarche, à savoir la création d’un état fédéral par dissociation.
Il répond ensuite aux questions de l’assemblée sur l’aspect social, les pouvoirs de tutelle, le nombre de fonctionnaires et même le rattachement à la France.
La dernière journée de notre voyage commence par un déplacement vers ALBI afin d’y visiter le musée Toulouse-Lautrec.
Situé dans le palais de la Berbie, anciennement palais des Evêques, imposante forteresse achevée fin du 13e siècle, le musée renferme plus de mille oeuvres de cet artiste atypique. Elles sont classées chronologiquement, portraits de jeunesse,
de famille ou d’amis, ensuite ses célèbres peintures de bordels et ses affiches publicitaires ainsi que ses lithographies.
La restauration du musée a permis de révéler des trésors cachés comme un plancher de terre cuite émaillée de carreaux, ou encore une cheminée médiévale.
Autre monument remarquable d’ALBI, la cathédrale Sainte-Cécile, dont la construction a duré plus de deux cents ans pour se terminer au 15e sicècle.
Reconnue comme la plus grande cathédrale en briques du monde, avec ses 113 mètres de long et trente-cinq mètres de large, elle abrite quelques oeuvres exceptionnelles de l’art religieux comme la fresque « Le jugement Dernier », le jubé et ses 27 statues ou encore ses trente chapelles décorées.
Ces monuments et plusieurs autres témoignages réalisés dans un style gothique méridional font que la ville est classée dans le patrimoine mondial de l’UNESCO.
Notre voyage s’achève; il fut très enrichissant sur le plan culturel et économique sans parler de l’aspect gastronomique que j’ai oublié de mentionner et qui pourtant fut bien présent !
Gustave HOFMAN