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L’indispensable création d’une nouvelle monnaie mondiale et réforme du FMI, Jules Gendebien (décembre 2010)

Le 6 décembre 2010

L’orateur expose qu’il existe deux méthodes pour aborder ce sujet ; l’une résolument « académique » décrivant les théories économiques mises en exergue par les 44 participants à la Conférence de BRETTON WOODS qui s’est tenue à l’issue de la guerre (1944) et qui a débouché sur le nouveaux Système Monétaire International avec la constitution du Fonds Monétaire, d’une part et la fixation d’une parité autour du dollar avec référence à l’Etalon or, d’autre part.

 

La seconde méthode, tirée du passé récent de la crise des subprimes, permet de rendre le sujet plus vivant en tirant les leçons de la gigantesque manipulation intervenue aux Etats-Unis, au préjudice du monde entier.

 

Le premier chapitre sera donc consacré à l’examen des fautes graves commises par le système bancaire américain.
Un deuxième sera réservé à la question des capitaux spéculatifs et des paradis fiscaux et enfin, le troisième, consacré au système monétaire international lui-même, avec l’exemple belge de l’opération GUTT en 1944.
En suite de quoi, l’orateur se propose de tirer les conclusions et formuler un certain nombre de réformes tout en indiquant les caractéristiques essentielles qui devraient prévaloir à la création d’une nouvelle monnaie mondiale.

La crise des subprimes

Ce n’est pas dans un but social que les hommes d’affaires américains ont inventé un système de crédit hypothécaire à long terme, pour prêter finalement des sommes gigantesques à ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui, les « NINJA ».  En effet, sur base de la croissance exhibée par les banquiers, il a été admis de proposer des crédits pour des acquisitions immobilières ou constructions à des débiteurs n’ayant pas de revenu (no income), pas de travail (no job), pas d’actif (no asset), il s’agissait de donner des crédits à 30 ans, d’une valeur supérieure à la valeur vénale des gages, en assortissant le long terme à une carte de crédit qui permet au débiteur de payer ses premières échéances et donner l’apparence, (en tout cas les premières années) d’un client parfaitement solvable.
Tout le monde y trouvait son compte, notamment les marchands de terrains, de matériaux, les assureurs, les intermédiaires, tous les sous-traitants…

 

Ce système de crédit a trouvé un « aval » dans les agences dites « de notation » qui constituent l’équivalent des réviseurs de banque chez nous.
Ces agences ont ainsi distribué des cotations acceptables aux établissements financiers et ont permis la création du système des subprimes.
Par la suite, les assureurs crédit, constatant « l’aval » des agences de notation, ont assuré des portefeuilles énormes…. Sans voir !!  L’ambiance y était !!
Le plus gros danger est intervenu à l’occasion de ce que l’on a appelé la « titrisation » ; il faut savoir, en effet, que les Autorités américaines ont parrainé  la création de deux très grosses entreprises, l’une en 1938 FANNIE MAE et l’autre FREDDY MAC, en 1970, toutes deux destinées à développer les prêts immobiliers et donner un plus large épanouissement à la propriété privée.
A la fin de l’exercice 2007, plus de 3.000 milliards de dollar de crédits étaient ainsi titrisés.  Les entreprises en question, ont réparti une part importante de l’encours dans les entreprises américaines, mais ont exporté à travers le Monde, toutes les obligations qui se sont avérées « pourries » dès l’instant où la croissance s’est interrompue !
L’orateur insiste, la titrisation, (sous le couvert du soutien des Autorités américaines) a engendré sans aucun doute, la responsabilité du plus puissant Etat du Monde qui a été contraint de les nationaliser.

 

Dans un deuxième chapitre, Monsieur GENDEBIEN expose que le Monde est perclus de capitaux spéculatifs qui gangrènent les « marchés ».
Il exhibe un ouvrage du Professeur VERNIER de l’Université de Lille qui consacre une étude très fouillée sur le Blanchiment de l’argent et la nécessité d’assainir cet énorme marché, précisant que le total du chiffre d’affaires des mafias confondues, représenterait une puissance financière équivalant au septième pays du Monde…  Les mafias pourraient donc figurer en théorie comme membre à part entière du G7 !

 

Après cet exposé introductif, l’orateur aborde le système monétaire mondial (1944) tel qu’il a été crée à BRETTON WOODS par les pays les plus « stables », à l’issue de la deuxième Guerre Mondiale.
A cette Conférence, deux théories se sont affrontées : celle de J-M  KEYNES  qui préconisait la création d’une nouvelle monnaie mondiale à travers le « BANCOR ».  La seconde, défendue par l’Economiste WHITE a emporté la décision de créer un dollar à vocation internationale avec référence à l’or à travers un cours de 35 dollars l’once (mécanisme de changes fixes mais ajustables).
Le second volet de la Conférence de BRETTON WOODS consistait à créer le Fonds Monétaire International en vue de  corriger les disparités en matière de cours de change et les déséquilibres monétaires.
Cela n’empêche que le Président américain NIXON n’a pas hésité en 1973, de forcer le FMI a sortir de l’Etalon or.
Pendant 66 ans, le système a fonctionné tant bien que mal, mais, il faut reconnaître qu’aujourd’hui, il est largement dépassé, notamment, au niveau des contrôles des pays membres et de l’usage fait par certains pays en voie de développement des fonds mis à leur disposition.

 

L’orateur conclut que le temps est venu de réunir une nouvelle Conférence internationale à la fois pour modifier les statuts du Fonds, mais surtout, pour créer une nouvelle monnaie mondiale susceptible d’assainir l’ensemble de la finance mondiale tout en réalisant une statistique précise de l’état de la fortune internationale, sachant qu’il semble indispensable de forcer le nouveau système à ne conclure des opérations de commerce, qu’avec des sociétés dont les capitaux seront nécessairement nominatifs par opposition au système anarchique qui a prévalu (depuis le 19e siècle) avec des titres au porteur et des comptes numérotés dans les paradis fiscaux !!
Pour illustrer la création d’une nouvelle monnaie mondiale, il expose succinctement, le mécanisme de l’assainissement réalisé en Belgique par Camille GUTT.  Il souligne le succès incroyable de cette opération qui a permis à notre pays de sortir rapidement de l’ornière alors que la plupart des autres nations du Monde, se débattaient dans des dévaluations en cascade ou des manipulations financières douteuses, tant boursière qu’au niveau du commerce.
Enfin, il cite les caractéristiques fondamentales de ce qu’il appelle « T.C.U. » le « Transnational Currency Unit » étant l’unité monétaire nouvelle qu’il défend, d’abord par la création d’une masse monétaire mondiale essentiellement scripturale contrôlée par la nouvelle Banque Centrale que serait la Banque Mondiale fusionnée avec le FMI dans les 10 premières années.

 

Depuis 1944, s’est développée, lentement, une dictature du Dollar américain.
Avant la construction de l’Euro, le Dollar s’est imposé.  Il a été manipulé par la direction des banques centrales USA et notamment aussi par le Président NIXON, à plusieurs reprises.
Nous voici donc dans une situation telle que l’Amérique confond ses intérêts nationaux avec l’intérêt général.
Cette situation ne peut absolument pas perdurer, d’autant que nous avons obtenu la preuve que les manipulations récentes sont néfastes et dangereuses pour l’ensemble du Monde.
Le Monde n’est évidement pas équipé d’un législatif ni d’un exécutif, encore moins un judiciaire ad hoc, un seul organisme est susceptible de nous aider, car il possède une structure administrative importante constituée par des spécialistes de la finance qui peuvent répondre à beaucoup de besoins du monde, servant d’armature à la constitution d’une banque centrale.
Bien entendu, le renforcement du G20 amènerait nécessairement la naissance d’un exécutif, espérons, de plus en plus fort.
De nombreux économistes partagent ce point de vue et notamment, le Gouverneur de la Banque de Chine qui a pris publiquement attitude en faveur de la création d’une nouvelle monnaie mondiale, début 2009.
Les USA, en tout cas, sont absolument responsables de la crise des subprimes dont ils devraient assumer la réparation.

L’orateur renvoie les personnes intéressées par le sujet à son site : www.julesgendebien.be