Ce jeudi 14 mars 2019, c’est à « La Maison de la Francité » (ancien hôtel de Maître) que nous avons eu le plaisir d’accueillir notre déléguée Wallonie-Bruxelles à Paris, Madame Fabienne Reuter.
Ce très bel édifice Art Nouveau, classé aux Monuments et Sites de la Région bruxelloise, héberge une Institution créée en 1976 par la Commission Française de la Culture qui en 1978, deviendra Asbl subventionnée par la Commission Communautaire Française.
Elle assure la promotion de la langue française et de la francophonie internationale. Ce lieu était donc bien choisi pour recevoir Fabienne Reuter qui nous évoqua des souvenirs d’une longue carrière au service de la francophonie.
Son intervention fut aussi passionnée qu’intéressante. Elle nous rappela ce que fut l’acte fondateur de la Francophonie et la création de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT) le 20 mars 1970 à Niamey, à l’initiative de 21 Etats dont la Belgique, souhaitant travailler dans les domaines de la langue française, la culture et l’éducation, la recherche, les sciences et techniques.
Ce mouvement deviendra l’acte affirmant la dimension internationale de la Communauté Française de Belgique, aujourd’hui Fédération Wallonie-Bruxelles.
Mme Reuter partagera avec nous les moments forts qui ont marqué notre histoire et qui, grâce à la pugnacité de notre Commissaire général Roger Dehaybe, la Communauté française siègera dorénavant comme membre à part entière et non sous l’étiquette « Belgique ».
Elle évoquera également les autres organes et ils sont nombreux, de la francophonie en matière de coopération, avec qui nous travaillons depuis notre adhésion à l’ACCT et notre rôle non-négligeable dans toutes les missions de la francophonie (langue française, paix, démocratie, droits de l’homme, éducation, formation, recherche, développement durable, solidarité, innovation, numérique, …).
Elle soulignera également les enjeux politiques de cette francophonie, qui dès la création de l’ACCT, fut au centre de jeux d’influence et de pouvoir entre la France et le Canada autour de l’Afrique.
Au fil du temps, des changements se sont opérés. En 1998 l’ACCT est devenue l’Agence Internationale de la Francophonie (AIF) et en 2005 l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
La dimension politique, les droits de l’Homme et la démocratie ont occupé une place prépondérante, notamment sous l’impulsion de deux grands secrétaires généraux que furent Boutros Boutros Ghali (1997-2002) et Abdou Diouf (2002-2014).
Il est à noter que plus récemment, au dernier sommet d’Erevan (2018), l’ex-Secrétaire générale Michaëlle Jean présentait l’OIF comme le dernier rempart au nationalisme.
Malheureusement le budget (76,6 millions d’Euros en 2018), ne permet pas de jouer un rôle important au niveau international. Il faudra nécessairement faire des choix et recentrer les actions de l’OIF. Que pouvons-nous faire que les autres organisations ne font pas ? Que pouvons-nous faire pour relever les défis de la mondialisation ?
La Fédération Wallonie-Bruxelles doit se positionner et soutenir activement la nouvelle Secrétaire générale, la Rwandaise Louise Mushikiwabo, élue au Sommet d’Erevan.
Il y va de notre intérêt à nous francophones, non seulement en raison de notre investissement considérable mais aussi parce que l’OIF est la seule organisation internationale, dont la Fédération Wallonie-Bruxelles est membre à part entière et qu’elle est porteuse des valeurs auxquelles nous sommes profondément attachés.
Après ce beau plaidoyer, l’assistance remercia notre brillante oratrice et lui posa quelques questions auxquelles elle se fit un plaisir de répondre.
Notre Président Michel Foret la remercia chaleureusement au nom de l’AAPF pour sa disponibilité à notre égard et pour le déplacement depuis Paris qu’elle avait effectué pour nous livrer non seulement ses souvenirs et anecdotes mais aussi ses attentes politiques et diplomatiques qui feront de la francophonie un levier incontournable.