Le 3 mai 2015 une délégation d’une trentaine de participants embarquait à bord du ferry pour une traversée en mer qui allait les mener à Hull en Grande Bretagne. Le but du voyage était la découverte de l’Ecosse et plus particulièrement de Glasgow, des Highlands et de la capitale Edimbourg.
L’Ecosse est une des quatre nations constitutives du Royaume-Uni. Le Royaume d’Ecosse fut en effet un Etat souverain jusqu’au 1er mai 1707, date à laquelle l’Acte d’Union l’unifia au Royaume de Grande-Bretagne. Nous pourrons constater au cours du voyage que le mouvement indépendantiste s’affirme de plus en plus et le résultat des dernières élections a démontré avec force cette volonté ; le parti SNP (parti national écossais) a obtenu 56 sièges sur 59. Pour rappel, le résultat du référendum sur l’indépendance qui s’est tenu le 18 septembre 2014 était de 44,6% pour et 55,4 % contre. Il semblerait donc que les écossais aient en quelques mois évolués vers l’indépendance.
Le séjour proprement dit débuta donc le 4 mai en terre anglaise. Nous nous déplacerons en car jusqu’à Glasgow et traverserons la frontière entre l’Angleterre et l’Ecosse.
Glasgow est la ville la plus grande et la plus peuplée d’Ecosse (2,3 millions d’habitants – soit 41% de la population) et la troisième agglomération du Royaume-Uni.
Nous apprendrons que l’Ecosse compte un peu plus de 5 millions d’habitants et 6 millions de moutons ! Et des moutons nous en verrons tout au long de notre voyage de même que des agneaux car nous étions dans la période de reproduction.
Après l’Acte d’Union de 1707 l’Ecosse entre dans une grande phase de prospérité. Glasgow a accès aux échanges avec le vaste marché de l’Empire britannique et devient une place prépondérante dans le commerce international et plaque tournante du commerce vers les Amériques. Un port en eau profonde sera créé à Port Glasgow sur le « Firth of Clyde ». A la fin du XVIIIème siècle, plus de la moitié du commerce du tabac britannique est concentré sur la Clyde à Glasgow.
La physionomie historique de la ville date du 19ème siècle pour sa majeure partie. C’est à cette époque que sont réalisés les plus beaux bâtiments. La ville sera dotée d’une approvisionnement en eau stable avec l’aqueduc de Milingavie, d’un métro, d’un réseau de tramway, d’une mairie monumentale et d’équipements culturels tels que le Mitchell Library et le Kelvingore Art Gallery and Museum. Son université (25.000 étudiants) se classe seconde en ancienneté (1451). L’université de St Andrews ayant été fondée en 1411.
La régénération de Glasgow a mis l’accent sur la Clyde et a créé des structures emblématiques, telles que le Clyde auditorium.
Notre guide, Helen, nous fera faire un tour panoramique de cette grande ville industrielle et nous parlera avec passion de son amour pour l’Ecosse,elle qui pourtant est irlandaise, mais qui a décidé, il y a 20 ans, de s’y installer.
Elle nous informera du passé historique, des origines des deux langues reconnues, le gaélique écossais et le scots. Elle abordera évidemment les aspects politiques, environnementaux, économiques, culturels et religieux et la prédominance du christianisme, et nous confiera avec humour qu’il est faux de croire que les écossais sont avares, ils sont tout simplement « canny » ce qui veut dire « prudents avec l’argent » !
Le 3ème jour nous partirons pour la visite du château de Stirling, classé monument national, l’un des plus grands et des plus importants châteaux d’Ecosse. Erigé sur un crag volcanique et entouré sur trois côtés par des magnifiques falaises à pic. C’est malheureusement sous la pluie que nous découvrirons cette importante place forte.
Après cette visite, et toujours sous la pluie, nous commencerons la traversée des Higlands et pourrons admirer des paysages sauvages et mystérieux. Durant 3 jours nous découvrirons cette région montagneuse au passé captivant. Très peu peuplée et peu fertile, elle est couverte de collines et de montagnes dont plusieurs dépassent les 1000 mètres et dont les sommets, en ce mois de mai sont toujours enneigés !
Tout au long des kilomètres parcourus nous verrons cette lande couverte de bruyères ou de fougères et parsemée de rochers énormes et de lacs (lochs) aux eaux très claires. Les vallées profondes ont été façonnées par les glaciers qui ont aussi découpé la côte ouest en fjords. Bref un milieu très humide et balayé par les vents froids.
Nous ne manquerons évidemment pas la visite légendaire du Loch Ness et du château d’Urquhart et sa vue imprenable sur le lac. Nous scruterons en vain les eaux un peu grises et espérerons un petit signe de Nessie mais hélas à notre grande déception, elle restera enfouie dans les eaux profondes du lac !
Toujours dans ce beau décor des Higlands nous ferons une halte dans une ferme où un maître berger nous impressionnera par une démonstration du talent de ses chiens « border collie » qui tirent leur nom de la région dite des « borders » (frontières) qui séparent l’Ecosse de l’Angleterre. La ténacité, l’ardeur, l’intelligence de ces chiens est extraordinaire. Ils ont un besoin irrépressible, presque obsessionnel, de rabattre tout ce qui semble se disperser ou fuir. Un ordre bref, un sifflement du maître, suffisent à exécuter le travail et à rassembler le troupeau. Ce fut intéressant d’apprendre que cet éleveur était gestionnaire d’un domaine de 5.000 hectares et de 6.000 moutons.
L’accueil sera chaleureux et nous tomberons sous le charme de cet homme robuste et charismatique qui nous fera passer un agréable moment.
Chemin faisant, le cinquième jour de notre périple nous amènera à « Salmon Ladder Pitlochry », célèbre échelle à saumons permettant aux poissons de franchir le barrage. Malheureusement, ce fut la déception car pas un saumon ne daigna nous faire l’honneur de se montrer !
Nous nous consolerons donc en visitant une distillerie de whisky, single malt « Blair Athol Distillery ».
Le responsable des lieux nous donnera toutes les explications nécessaires et même les petits secrets de la fabrication d’un whisky exceptionnel. Nous goûterons ce breuvage avec délectation et repartirons avec une ou plusieurs bouteilles qui nous permettront de nous réchauffer car le temps s’obstinait à rester froid !
Cette journée se terminera par la visite d’un musée à ciel ouvert, reconstitution de la vie au 19ème siècle. Des petites maisons reconstruites à l’identique, mais aussi une ferme, une école, des ateliers de confection nous ferons mieux percevoir la dureté des conditions humaines de l’époque.
La fin du voyage nous conduisit à Edimbourg, capitale imposante de l’Ecosse, qui compte environ 500.000 habitants et qui reflète des siècles d’histoire. Quatre universités et le siège du Parlement écossais, rétabli en 1999.
Ce Parlement, quelque peu mégalomane, que nous aurons l’occasion de visiter et qui comme nos parlements régionaux belges dispose d’un pouvoir législatif dans toute une série de domaines (agriculture, justice civile, éducation, environnement, santé, logement, sport et art, transport, etc…).
Il se compose de 129 représentants élus tous les 4 ans (73 d’entre eux représentent les circonscriptions, les 56 autres les 8 régions parlementaires). Le gouvernement écossais issu des élections est responsable de la mise en œuvre des politiques et est normalement constitué de membres du parti ayant remporté le plus grand nombre de sièges. Le Premier Ministre actuel est Madame Nicola Sturgeon (SNP). Reposant sur le principe de la représentation proportionnelle, le mode de scrutin est appelé système de membres additionnels.
A l’issue des 4ème élections générales tenue le 5 mai 2011, le Parti National Ecossais (SNP) a obtenu la majorité absolue (69 sièges), le parti travailliste (37), le parti conservateur (15) les démocrates libéraux (5), le parti vert (2) et un parlementaire indépendant a aussi été élu.
Notre délégation regrettera cependant de ne pas avoir eu l’occasion de s’entretenir avec l’un ou l’autre représentant politique mais les circonstances (élections le 7 mai, veille de notre arrivée) n’ont pas facilité une rencontre officielle.
Nous avons quand même eu l’opportunité de vivre en direct l’écrasante victoire du parti SNP qui a envoyé 56 élus sur 59 au Parlement britannique. Il semble clair qu’un nouveau référendum sur l’indépendance sera organisé et que cette fois le balancier pourrait se déplacer …….
Ce fut ensuite la visite du château d’Edimbourg, ancienne forteresse volcanique. Il a été ulilisé dans un but militaire depuis les temps lointains et n’a été transféré à un usage civil que récemment. C’est l’attraction touristique la plus visitée d’Ecosse. On dit aussi que le château est hanté. On y trouve plusieurs expositions et notamment les bijoux de la couronne. Rappelons en effet que le château a servi de palais royal puis de forteresse militaire jusqu’au XXème siècle.
Après une soirée et une nuit passées à Edimbourg c’est avec regret que nous quitterons cette très belle ville où nous aurions aimé passer davantage de temps. Les contraintes de distances à parcourir pour découvrir cette très belle région nous obligèrent à des choix parfois difficiles…
Nous reprendrons notre ferry, dans la bonne humeur et satisfaits cependant du choix de ce voyage en terre anglophone.
Anne André-Léonard