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Maurice Béjart et la Monnaie

Ce 14 décembre 2017 plusieurs membres de l’AAPF ont eu le privilège de visiter deux hauts lieux de la culture à Bruxelles.
La matinée emmènera le groupe dans l’intimité de Béjart et dans la maison où il vécut une grande partie de sa vie.

Si la Maison Béjart est une fondation d’utilité publique ayant pour but de promouvoir la postérité de l’oeuvre de Maurice Béjart, sous toutes ses formes c’est aussi devenu un endroit symbolique de la  capitale car il y abrita un des plus célèbres chorégraphes de notre temps.

On y présente une exposition permanente intitulée : « Béjart, Parcours Libre ». On y découvre des documents imprimés (programmes, textes, photographies, des originaux de la plume du maître (correspondance, journal..) mais aussi des affiches, maquettes de décor originales, automates, sculptures, peintures….

Les lieux se divisent en 3 parties : « L’Espace Maurice Béjart », un grand loft du 17ème siècle, situé au 2ème étage, entièrement restauré, qui accueille le centre d’expositions temporaires. « Le Studio  Maurice Béjart » est un conservatoire de danse. « La librairie-galerie Maison Béjart » située au rez- dechaussé et dédié à la vente d’ouvrages et documents concernant la danse.
En parcourant cette demeure, on est tout imprégné de l’univers Béjart et de son Ballet du XXème siècle Bruxelles eu l’immense chance d’abriter un si beau créateur durant 30 ans avant son départ  controversé pour Lausanne et Bruxelles le regrettera amèrement !

Il y a exactement 10 ans, le 22 novembre 2007, Béjart décédait à l’âge de 80 ans à Lausanne. C’est à Bruxelles, sa ville d’adoption, qu’il signa ses plus belles créations au théâtre de la Monnaie et au Cirque Royal. Pour ne citer que les plus célèbres, souvenons nous du Sacre du Printemps, du Boléro, de la IXème Symphonie, de Nijinski…..
Il connaissait toutes les musiques du monde et les jeunes, filles et garçons accouraient des quatre coins de la planète pour profiter de son enseignement seul ou en choeur. Il était exigeant et n’engageait  que les meilleurs.

Béjart, originaire de Marseille, avait une affection toute particulière pour l’atmosphère bruxelloise. Dans ses Mémoires, il dira que la danse était sa raison de vivre. Il en fit un art populaire.

Dix ans avant son décès, il revint à Bruxelles pour y créer « Le Presbytère », unissant Mozart, Queen et Versace. On crut qu’il se réinstallerait dans sa ville de cœur mais il n’en fit rien hélas. Il souhaita cependant obtenir la nationalité belge. « J’ai vécu en Belgique, la plus longue période de ma vie, 30 ans ! Je pense qu’aujourd’hui est venu le temps d’officialiser cette relation indéfectible. Que je puisse  enfin lire dans les dictionnaires et les biographies qui me sont concernées : « Maurice Béjart, chorégraphe belge ». C’est là mon souhait le plus sincère ». La mort en a décidé autrement.
C’est avec un peu de nostalgie que les membres de l’AAPF quitteront ce lieu de souvenirs non sans avoir eu un pincement au cœur en se remémorant cette belle époque.

L’après-midi fut consacrée à la très belle visite du Théâtre Royal de la Monnaie. En effet durant deux années de travaux, la salle de spectacle de l’Opéra bruxellois est enfin prête à accueillir à nouveau  son public. L’esthétique de la salle, classée, n’a pas été modifiée et elle peut toujours accueillir 1152 spectateurs.

D’importants changements ont cependant été apportés sur le plan des infrastructures. Les sanitaires ont été remplacés, 480 m2 de plancher ont été renouvelés, les ascenseurs ont été mis en conformité. La façade néoclassique de la rue Léopold a été nettoyée et réparée, tout comme celle moderniste de la rue Fossé aux Loups qui dispose d’une nouvelle enseigne. De gros efforts ont été réalisés pour rendre  le bâtiment moins énergivore. Une réserve de costumes de 3000m2 sur deux étages a été montée sur une toiture basse du bâtiment. Elle permet de regrouper des collections qui étaient stockées dans des  endroits disparates. Un énorme investissement de 15 millions d’Euros pour améliorer le fonctionnent de cette institution aura permis de redonner tout son lustre à ce splendide théâtre.

Avec ravissement nous avons découvert le hall d’entrée, l’escalier d’honneur, le Grand Foyer, la Grande Salle, la Loge Royale et le salon royal…..

Nous avons avec beaucoup d’intérêt appris l’histoire et l’architecture du théâtre ainsi que le processus de création d’une production. L’espace musical nous a permis d’admirer une maquette unique d’un  théâtre baroque à l’italienne.

Une activité de l’AAPF tout à fait intéressante qui nous l’espérons vous incitera à assister à un prochain spectacle et à vous plonger dans le bel univers de l’Opéra.

Anne André-Léonard