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Voyage d’étude et d’agrément dans les Pays Baltes

En cette fin d’un beau mois de mai, une délégation de l’AAPF emmenée par son Président Michel Foret, est partie à la découverte des Pays Baltes, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie pour y découvrir trois pays tout à fait différents mais qui ont en commun l’amour de la patrie et leur résistance aux différentes occupations et en dernier lieu au joug soviétique.
Ce très beau voyage commencera donc par Vilnius. C’est la plus grande des trois capitales et la plus importante sur le plan économique. Environ 600.000 habitants sur 3.800.000 qui peuplent le pays, Vilnius contrairement à ses sœurs baltes n’est pas un port de mer mais une capitale très verte, enserrée entre deux rivières et entourée de collines boisées.
Nous découvrirons son centre historique avec plus d’un millier d’édifices remarquables légués par les siècles. Son patrimoine religieux est impressionnant et ses nombreux styles parmi lesquels domine le baroque enrichissent cette très belle ville un peu latine.
Nous aurions aimé passé plus de temps dans ce décor enchanteur mais notre périple ne faisait que commencer et d’autres découvertes nous attendaient.
Nous prîmes donc la route le deuxième jour pour nous rendre en Lettonie et nous installer pour deux jours à Riga, capitale de l’Art Nouveau. La route sera longue (380 Km) mais nous permettra de découvrir la « Colline des Croix ».
C’est un lieu de pèlerinage situé à Šiauliai, au nord de la Lituanie. Les premières croix ont été posées au XIVème siècle. Au cours du temps, de nombreuses croix, de crucifix, des statues de la Vierge Marie, des croix juives, des chapelets … y ont été déposés. L’endroit s’est identifié à la résistance pacifique des lituaniens catholiques, malgré les menaces incessantes à travers leur histoire. Durant les années 1944-1990, alors que la Lituanie faisait partie de l’URSS, les Lituaniens ont continué à se rendre à la Colline afin d’y déposer des offrandes et montrer leur attachement à leur identité, leur religion, et leurs racines. L’acharnement soviétique à retirer les croix et à raser par trois fois le site n’y fit rien !
Depuis l’indépendance en 1991, les croix ne cessent de s’y ajouter et en 1990 le Pape Jean-Paul II s’est rendu sur la Colline, la déclarant site d’espoir, de paix, d’amour et de sacrifices.
Nous quitterons ce sanctuaire haut lieu de la nation lituanienne et de ferveur catholique, pour nous rendre en Lettonie et faire arrêt au magnifique Palais de Rundale, non loin de Riga. « Le Versailles letton » est un véritable chef d’œuvre baroque. La construction du Palais a commencé en 1736 et a duré 4 ans sous la direction de l’architecte italien Rastrelli, à qui l’on doit aussi l’Ermitage à St Pétersbourg.
Le premier propriétaire fut le favori de l’Impératrice Anna Ivanovna, Ernest Johann Von Biron, élu Duc de Courlande en 1737. A la mort de l’Impératrice en 1740, le Duc sera arrêté et exilé. La plus grande partie de l’intérieur sera réalisée entre 1765 et 1768 alors qu’il revient d’exil après l’intronisation de Catherine II. Lorsque le Duché est annexé en 1795 à l’Empire russe, le château deviendra propriété du prince Zoubov, alors favori de l’Impératrice, puis aux contes Chouvalov. Pendant la 1ère guerre mondiale, l’armée impériale allemande installe un hôpital de campagne dans le château. Durant les troubles suivant la chute de l’Empire russe, les troupes de Bermondt-Avalov occupent Rundale et causent de sévères dégradations.
Le château sera également transformé en école et en appartements et sera nationalisé.
Ce n’est qu’en 1972 que les autorités installent un musée et que les travaux reprennent pour s‘achever en mai 2014.
Aujourd’hui on peut admirer ses 48 salles qui présentent de remarquables collections de meubles, fresques, poêles prussiens en faïence, peintures, portraits et autres objets d’art. Son impressionnante salle du Trône et les deux galeries, sans oublier les magnifiques jardins à la française, ne laisseront personne indifférents.

Il sera temps de remonter dans notre car pour notre installation à Riga et apprécier un petit repos bien mérité.
Le matin du 3ème jour nous ferons à pied et en car, le tour de Riga, capitale d’un pays qui compte 2.300.000 habitants. Fille du commerce et de la mer, la capitale lettone est traversée par le fleuve Daugava à 25 km de l’embouchure dans la Baltique. C’est aussi la cité la plus importante des trois états baltes. Le cœur historique de Riga, Patrimoine mondial de l’Unesco, se découvre à pied. Un peu partout de vieilles maisons arborent encore leurs poulies et leur système de levage. Lors de notre balade, un dédale d’anciennes ruelles pavées et tracées au Moyen-Age noue mènera tantôt sur une placette, tantôt au pied d’une vieille église ou d’un édifice à l’architecture romane ou gothique, renaissance baroque, néoclassique, Art nouveau et Art déco. Une centaine de monuments classés sur plus de 600 pour toute la ville arborent ainsi tous les styles architecturaux européens et racontent l’histoire passionnante de cette cité hanséatique. Un ravissement pour les yeux et une immersion historique très appréciée.

Après le déjeuner et une bonne « drache » qui nous surprendra, nous nous rendrons au Musée ethnographique en plein air né en 1924 où culture et nature sont intimement liées. On y montre les objets historiques dans les bâtiments d’architecture ancienne. Environ 120 maisons construites en bois, issues de toutes les régions de Lettonie. Plus de 140.000 objets racontent la riche histoire du pays. Le musée se trouve sur un territoire de 88 ha au nord de Riga, sur la rive du lac Jugla.
En soirée nous aurons le grand plaisir de recevoir trois importantes personnalités, Mr Didzis Gavars, Consul honoraire de Belgique et ancien Ministre de la Santé, Mr Ojars SKUDRA, Professeur à l’Université de Lettonie, Faculté des Sciences sociales et Mr Jean-Philippe SCHKLAR, attaché économique et commercial Awex.
Rencontre très intéressante qui nous permettra de mieux comprendre la situation politique et économique mais aussi d’avoir un regard historique, notamment sur le pacte de non-agression germano-soviétique signé par Malatov et von Ribbentrop qui comportait un protocole secret visant le partage de l’Europe entre les deux puissances totalitaires. Ce pacte prendra fin prématurément le 22 juin 1941 du fait de la décision unilatérale d’Hitler d’attaquer l’URSS.
Des informations nous serons également données sur le pouvoir d’achat (en Belgique 119%, en Lettonie 64% – donc deux fois moins !). Le départ de nombreux habitants (480.000) de 1997 à 2015, vers l’Europe de l’ouest et non vers l’est pose problème. Une diminution de la population importante pour ce pays de 1,6 millions d’habitants (62% d’Estoniens et 20% de Russes) pose évidemment problème au développement économique. Il existe 76 partis politiques mais trois sont vraiment importants. La 1ère élection a eu lieu en 1993 et 90% de Lettoniens ont participé au vote.
Depuis 2004, la Lettonie fait partie de l’OTAN et de l’Union européenne. Actuellement le pays est dirigé par le 1er Ministre Māris Kučinskis de l’Union des Verts et des Agriculteurs. Ce parti pourrait perdre aux prochaines élections et pourrait, pour rester au pouvoir, faire alliance avec « Harmonie » si ce parti renonce au traité de coopération avec la Russie.
Le pouvoir législatif est exercé par la Diete, composée de 100 députés élus pour quatre ans dans un scrutin proportionnel.
Le Maire de Riga, Nils Ušakov, 37 ans est russophone mais est très populaire. Certains pensent qu’il pourrait faire passer Riga et toute la Lettonie dans la sphère d’influence russe. Cet ancien journaliste qui a étudié l’économie fait partie des apatrides, les russophones qui n’ont pas obtenu la nationalité lettone après l’indépendance en 1991. Il a été naturalisé letton à 23 ans. Il fait partie du centre de la concorde considéré comme parti pro-russe. Son rôle et son influence seront sans doute cruciaux lors du prochain scrutin.
Une soirée instructive et amicale qui nous aura permis de mieux cerner les difficultés auxquelles ce pays est confronté.
Notre Président remerciera chaleureusement nos trois invités et l’interprète particulièrement efficace qui a fait preuve de beaucoup de professionnalisme.

Le quatrième jour nous quitterons la capitale pour nous rendre à Sigulda. Située sur les rives de la Gauja, elle fait partie du territoire du Parc national.
Note collègue René Thissen s’essayera à une descente en Bobsleigh, sous le regard attentif de la délégation. Après ce petit intermède, nous visiterons le château de Turaida, datant de 1214 et qui se dresse dans un cadre magnifique de forêts.
Nous poursuivrons notre route vers l’Estonie et nous arrêterons à Parnü, ville située sur la côte de la mer Baltique et principale station balnéaire du sud-ouest. Nous ferons quelques pas sur la plage de sable fin et humerons l’air marin avec beaucoup de plaisir.

En fin d’après-midi nous arriverons à Tallinn après avoir parcouru 355 Km et serons heureux de déposer nos valises pour 3 jours.
Le 5ème jour nous ferons un tour panoramique de la capitale de l’Estonie en compagne d’un guide francophone très compétent.
Nous commencerons par la place de la Liberté où de nombreuses manifestations culturelles sont organisées en été. Nous nous dirigerons vers le château de Toompea en haut duquel flotte le drapeau estonien bleu-noir-blanc. L’aile orientale fut transformée en palais du Gouvernement. Depuis son retour à l’indépendance l’Estonie est une démocratie parlementaire où la majorité de 51 députés sur 101 est parfois difficile à obtenir.
Chemin faisant nous découvrirons la très belle cathédrale orthodoxe russe et la cathédrale ou Dôme, fondée au XIIIème siècle.
Nous déambulerons dans la ville basse, aux rues tortueuses bordées de maisons médiévales pour arriver à la place de l’hôtel de ville, cœur de la cité.
Il y aurait tant à dire de cette visite qu’il nous faudrait plusieurs pages pour la décrire !
Le quartier latin, les nombreuses églises, les guildes, les fortifications de la ville, la vue panoramique sur le port, la nouvelle ville, … que nous avons parcourus avec plaisir, ont séduits tous les participants.
Enfin, la Belgique n’ayant plus d’ambassades dans les Pays baltes, c’est grâce à notre Ambassadeur belge basé à Helsinki et responsable pour l’Estonie depuis 2015, que nous avons eu la grande chance d’être accueillis par S.E. Mme Claudia Delmas-Scherer, Ambassadrice de France en Estonie.
Rencontre chaleureuse très appréciée par la délégation et intervention pointue et très fouillée de Mme l’Ambassadrice sur la situation politique, économique, sociale, et culturelle. Un accent tout particulier fut mis sur la francophonie et sur les missions de l’Ambassade dans le cadre du rayonnement de la langue française.

Michel Foret remerciera dans la bonne humeur générale, Mme l’Ambassadrice pour sa disponibilité à l’encontre d’une délégation belge et pour avoir donné de l’Estonie l’image d’un pays qui certes a beaucoup souffert mais qui est fier d’appartenir à l‘Union européenne, à sa « zone euro » et à l’Otan. Fier aussi de son évolution positive, répondant aux critères européens, et qui a demandé et demande encore aux estoniens de nombreux sacrifices.
Le 6ème jour, journée détente au Parc national de Laheema à 70 km de Tallinn. Découverte du Manoir de Palmse, de Sagadi et du village de pêcheurs de Vihula.
Que de beaux souvenirs qui resteront gravés dans toutes les mémoires.
Le 7ème jour était arrivé. Nous terminerons ce beau voyage par la visite du Palais de Kadriorg et de son jardin supérieur.
Le Musée des Beaux-Arts de Kadriorg présente plus de 400 tableaux d’Europe occidentale et de Russie allant du XVIème au XXème siècle et en particulier une belle collection de peintres flamands.
En quittant ce haut lieu des beaux-arts qu’est le Palais de Kadriorg, nous parcourrons les allées d’un très  beau parc établit par le Tsar Pierre 1er et l’étang peuplé de cygnes pour arriver en bord de mer et jeter un dernier regard sur la Baltique.
Fin d’un séjour particulièrement intéressant à tous point de vue et qui s’est déroulé sans incident et toujours dans la bonne humeur.
A vous revoir pour d’autres aventures …

Anne André-Léonard