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Visite de Charleroi et du Musée de la Photographie

Ce mardi 6 février l’AAPF se déplaçait à Charleroi pour une visite de la ville et de ses nombreux aménagements.

Notre collègue Etienne Knoops nous avait en effet vivement recommandé ce déplacement.

Le départ était fixé à la Maison du Tourisme où un guide nous attendait pour nous faire découvrir l’Hôtel de ville et son beffroi ainsi que la Basilique Saint-Christophe.
Une partie du programme ne put malheureusement se dérouler comme prévu car la météo en avait décidé autrement.

Le Pays noir de Charleroi s’était en effet recouvert d’un beau manteau blanc. Notre guide nous emmena donc, sous la neige, à l’Hôtel de ville. Les géants étaient alignés dans l’entrée pour nous accueillir dans ce beau et vaste bâtiment mêlant Classicisme et Art Déco et inauguré en 1936.

L’ensemble forme un vaste quadrilatère comprenant un beffroi de 70 mètres.
Nous apprendrons tout de l’histoire de ce lieu qui fut d’abord en 1660 sous domination espagnole, une forteresse. Le choix s’était porté sur Charnoix, petit village situé sur la Sambre. Cette place forte portera ensuite le nom de CharleRoy. Un an après  les français  s’en empareront. Louis XIV chargera le célèbre ingénieur militaire Vauban de s’occuper des travaux. Une enceinte hexagonale et une place centrale en étoile seront construites et l’ensemble formera la Ville Haute. Vauban fortifiera ensuite la Ville Basse, quartier sur l’autre rive de la Sambre.

Notre guide sera intarissable mais le moment sera venu de rencontrer le Bourgmestre Paul Magnette et Madame Anne-Marie Boeckaert, Echevine du Tourisme. Accueil très chaleureux et très amical du maître des lieux qui avec passion nous parlera de sa ville.

Il reconnaîtra que Charleroi a connu de grandes difficultés industrielles dès les années 70 mais surtout 80 avec le déclin progressif de la sidérurgie, fer de lance de la prospérité carolo et la réduction importante de secteurs comme celui de la chimie et du verre. Le verre est cependant toujours présent à Charleroi, AGC ex Glaverbel y a encore son centre de recherche à Gosselies mais hélas le volume d’emplois s’est fortement réduit.

Cependant depuis une quinzaine d’années cette ville a connu une diversification industrielle, notamment avec le succès de l’aéroport de Charleroi. C’est un moteur important qui génère une activité non négligeable et qui a créé un millier d’emplois directs. En plus de ses 140 destinations et de ses 8 millions de passagers c’est un élément d’attractivité pour la région. L’effet sur le tourisme, sur le monde culturel, sur l’activité hôtelière est indéniable et prometteur pour l’avenir économique. Subsistent encore quelques joyaux comme Alston, 1300 emplois (400 il y a 10 ans) ou Thales Alenia Space  (800 emplois) ainsi que le secteur de la biotechnologie, 1300 emplois (rien il y a 10 ans).

Malgré ces succès, le taux de chômage est toujours très important surtout chez les jeunes (20%). Les perspectives d’emploi doivent néanmoins permettre à ces jeunes de trouver un travail dans leur région. De gros investissements sont faits dans la formation mais le malheur de Charleroi est de ne pas avoir d’université, surtout pour la vie sociologique d’un territoire. L’Université de Mons et l’Université Libre de Bruxelles sont cependant présentes et plus de 1600 étudiants les fréquentent. Ils sont principalement inscrits en Sciences-sociales.

« Charleroi Danse », le Centre culturel, le Palais des Beaux-Arts et une série d’institutions phares portent la renommée du paysage culturel de la région. De nombreuses initiatives culturelles attirent l’attention des médias parfois internationaux. La BBC a publié un sujet sur « Charleroi est-elle toujours la plus laide ville du monde ? ». Il y a toujours quelque chose de bon à réveiller des stigmates et des blessures car cela suscite des mobilisations collectives. Des jeunes se sont lancés en créant des spectacles, des ateliers urbains, des tee-shirts car ils veulent changer l’image de Charleroi.
Sur le plan urbanistique, 55 millions sont octroyés par l’Europe et permettent la rénovation de la Ville-Basse. 140 millions d’investissement public sont prévus pour la reconfiguration de la Ville-Haute et incitent des investissements privés qui permettront de mettre en évidence les beautés de la ville et restaureront l’image de Charleroi.

A l’issue de cet exposé le Bourgmestre répondra à quelques questions avant de nous quitter, non sans avoir remercié l’AAPF d’avoir choisi de mieux connaître cette ville trop souvent décriée.
Nous quitterons notre hôte pour se rendre à la Basilique Saint Christophe, résultat de plusieurs transformations et rénovations survenues au cours des siècles. Ses origines remontent en effet au 17ème siècle. La partie la plus belle est la Mosaïque du chœur réalisée par la Maison Orsoni de Venise. D’une superficie de 200 mètres, elle est composée de millions de petits carrés de verre coloré ou recouverts d’une mince feuille d’or. Très bel édifice dont les Carolos sont à juste titre très fiers.

Après le déjeuner nous nous rendrons à Mont-sur-Marchienne pour y découvrir le très  beau Musée de la Photographie. Nous y serons accueillis par Mr Xavier Canonne, Directeur, qui nous éclairera sur l’origine et sur le choix de la collection de 80.000 photographies, dont plus de 800 en exposition permanente couvrant toute l’histoire de la photographie du 19ème siècle à nos jours. Ce Centre d’art contemporain de la Fédération Wallonie-Bruxelles est installé depuis 1987 dans un ancien Carmel néogothique rénové. Grâce à l’ajout en 2008 d’une nouvelle aile contemporaine, il est aujourd’hui devenu le plus vaste et un des plus importants musées de la photographie en Europe.

Une très belle visite enrichie par les connaissances exceptionnelles de notre guide qui captera l’attention et l’intérêt de tous les visiteurs.
Les membres de l’AAPF reprendront la route avec regret car c’est certain, cette journée en Pays carolo, s’est passée bien trop vite.

Anne André-Léonard
Administrateur-délégué