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Bastogne-Luxembourg-Verdun

En cette fin d’octobre, une délégation de l’AAPF a souhaité parcourir le chemin de la mémoire. De Bastogne à Verdun en passant par le Luxembourg, elle a pu mieux mesurer les atrocités des deux guerres mondiales et la folie meurtrière laissant des millions de victimes sur les champs de bataille.

C’est donc avec une certaine émotion que débuta ce voyage. La première halte se fit à Bastogne. Une rencontre devait avoir lieu avec le Député-bourgmestre Benoît Lutgen mais les circonstances politiques l’obligèrent à se rendre à Bruxelles, ce fut donc le 1er Echevin, Mr Philippe Collignon, entouré du Président du CPAS Mr Jean-Michel Gaspart et de hauts fonctionnaires de la Ville qui reçurent la délégation de l’AAPF. Accueil particulièrement chaleureux et dégustation de produits du terroir.

La parole fut ensuite donnée à Mr Thierry Babette, Colonel e.r., qui accompagna les membres de l’AAPF tout au long du voyage. Coordinateur général des festivités du Centenaire 14-18 de la Province de Liège et grand spécialiste de l’histoire des deux guerres mondiales, il nous fera un premier exposé sur la «Bataille de Bastogne».

• La bataille de Bastogne

Le 6 juin 1944, les alliés débarquaient sur les plages de Normandie. Au début, les combats furent très durs mais après la percée d’Avranches plus rien ne s’opposa à leur progression vers l’Allemagne. Cette situation engendra, chez eux, un excès de confiance.

C’est lors de sa convalescence suite à l’attentat du 20 juillet 1944 qu’Hitler imagina une grande contre-offensive au travers des Ardennes belges et luxembourgeoises (terrain très difficile et peu défendu) avec pour objectif le port d’Anvers. Pour ce faire, il rassembla dans la plus grande discrétion une armée de 250.000 hommes. Toutes les mesures de camouflage furent prises pour tromper les alliés sur cette manœuvre jusqu’au nom de celle-ci « Wacht am Rein » (Garde au Rhin) qui laissa entendre aux alliés que les allemands allaient se défendre fermement sur ce fleuve.

Le 16 décembre l’attaque débuta à la surprise totale des américains. Les premiers jours furent dramatiques pour eux même s’il y eu des ilots de résistance héroïques.
A partir du 19 décembre, prenant conscience de l’ampleur de cette offensive, les alliés prirent les premières mesures dont l’envoi de la 101eme Division Parachutiste (Airborn) à Bastogne. Le 21 décembre Bastogne était totalement encerclée mais, fidèle à leur plan initial, les allemands poursuivaient leur progression vers la Meuse. Le 26 décembre, la 3eme armée du Général Patton venant du sud, rompait l’encerclement de Bastogne. Le 28 décembre Hitler renonçant àson objectif d’Anvers, réorienta toutes ses troupes sur Bastogne. Les combats furent terribles mais grâce à la ténacité des américains et au ravitaillement aérien Bastogne tint bon. A la mi-janvier la bataille de Bastogne était terminée, elle avait engendré près de 75.000 victimes de part et d’autre.

Le 7 mars 45 les alliés franchissaient le Rhin au pont de Remagen, fin avril Hitler se suicidait à Berlin et le 8 mai les allemands capitulaient.

Ce qui avait risqué de changer le cours de la guerre se révéla en fait un accélérateur de la défaite des allemands.»

La délégation visitera ensuite le « Bastogne War Museum ». Magnifique musée, reconstituant avec réalisme, cet épisode dramatique de notre histoire. Personne ne sortira de cette visite sans avoir une pensée pour tous ceux qui perdirent la vie pour défendre nos libertés.

Nous pourrons ensuite parcourir la colline du Mardasson et admirer cet imposant mémorial.

Il sera temps de nous rendre au Luxembourg où nous logerons dans le célèbre quartier européen du Kirchberg.

Le matin du 2ème jour, nous découvrirons, avec un guide, les institutions européennes, les nombreuses banques et bâtiments gouvernementaux.

C’est à pied que nous parcourrons la ville de Luxembourg et ses remarquables fortifications. Une ville en plein expansion et en pleine rénovation.

L’après-midi, place à la culture et visite du très beau Mudam, musée d’Art moderne qui déploie sa silhouette en pleine verdure à quelques pas du quartier européen.

A l’occasion de son 10ème anniversaire, le Mudam expose l’artiste belge Wim Delvoye, né à Wervik en 1965.

Wim Delvoye s’attache à déplacer les frontières qui séparent la culture populaire et l’art, les arts décoratifs et les « beaux-arts », l’ancien et le contemporain, le noble  et l’impur.

Que l’on aime ou non, les œuvres de cet artiste ne laisseront personne indifférent.

En soirée, nous assisterons à un fabuleux concert à la « Philharmonique de Luxembourg ». L’Orchestre Philharmonique incarne la vitalité culturelle de ce pays. L’O.L.P. est particulièrement réputé pour son élégance et sa sonorité. Durant 1 heure le chef d’Orchestre Gustavo Gimeno et ses très nombreux musiciens nous offriront un spectacle inoubliable. « Une nuit sur le mont Chauve » de Modeste Moussorgski et le « Sacre du printemps » d’Igor Stravinsky.

Le 3ème et dernier jour nous visiterons la Citadelle de Verdun en wagonnets automatisés.

Reconstitution émouvante et très réaliste de la vie dans la citadelle ainsi que dans le champ de Bataille.

Là aussi nous aurons le privilège d’écouter Thierry Babette que nous rappellera que nous sommes précisément dans le 100ème anniversaire de ce triste épisode de la guerre 14-18.

• La bataille de Verdun

En 1915, le front entre l’empire germanique et les alliés (France, Angleterre) s’était stabilisé. Il s’étendait sur plus de 800 kilomètres entre la Mer du Nord et la Suisse. Chacune des deux parties souhaitait reprendre l’initiative afin d’obtenir un avantage décisif.
Le 21 février 1916, les Allemands déclenchèrent une vaste offensive dans la région de Verdun. Pour ce faire, ils avaient rassemblé une armée de 1.250.000 hommes et utilisèrent à outrance l’artillerie. Ils progressèrent de plusieurs kilomètres même s’il y eu des résistances françaises héroïques telles celle des Chasseurs de Driant (Colonel de réserve et député de Nancy).

Pour faire face à cette menace, le général Pétain fut désigné responsable de cette zone. Il prendra deux mesures déterminantes : la rotation de toutes les unités de l’armée française sur le théâtre de Verdun et surtout la création d’une route de ravitaillement entre Bar le Duc et Verdun qui sera appelée la Voie Sacrée.
Grâce à cela, les français résistèrent aux assauts allemands malgré des conditions de vie particulièrement épouvantables.

Début juillet 1916, le maréchal Joffre lança la grande offensive franco-britannique sur la Somme. Pour y faire face, les allemands retirèrent des troupes face à Verdun ce qui permit aux français de reprendre l’avantage. A la mi-décembre 1916, la bataille de Verdun prenait fin. Elle avait duré 10 mois et fait, au total, plus de 700.000 victimes.
Elle deviendra, tant pour les Français que pour les Allemands, la bataille symbolique de ce premier conflit mondial.»
Nous déjeunerons dans le centre-ville de Verdun et aurons le plaisir d’être accueilli par le Maire de la Ville, Mr Samuel Hazard, qui avec passion nous entretiendra du passé historique de sa ville mais aussi de ses projets pour l’avenir.

Notre président, Michel Foret, le remerciera chaleureusement et nous partagerons le verre de l’amitié.

Nous nous rendrons au Mémorial de Verdun pour y découvrir tous les aspects de la célèbre bataille et déposerons des fleurs à l’Ossuaire de Douaumont devant la stèle scellant la réconciliation franco-allemande et inaugurée par François Mitterrand et Helmut Kohl.

Il sera temps de reprendre la route, la tête pleine de souvenirs et d’émotions.

Anne ANDRE-LEONARD